Branle-bas le combat !


Ce qui signifie : Vive Agitation autour de préparatifs, remue-ménage, affolement, précipitation, effervescence…

Voici encore un bel exemple d’expression que beaucoup utilisent, dont la plupart connaissent le sens mais dont peu en soupçonnent l’origine.

La locution « branle-bas » est apparue au XVIIe siècle dans le vocabulaire de la marine.

Mais je vous vois venir, oui je sais ce que vous pensez et ce n’est pas très glorieux : des marins, loin de la terre ferme et de la gent féminine qui la peuple, des mois à errer sur un rafiot aux parfums d’iode et de testostérone… un petit détour par les cales et hop ! Eh bien pas du tout, dissipons immédiatement les associations d’idées graveleuses, ceci ne concerne en rien ce qui se passe sous la ceinture.

C’est évidemment dans un contexte guerrier, lors des préparations aux batailles navales, que l’expression a vu le jour. Mais pourquoi « branle-bas le combat“ ? Car si on comprend bien la notion de combat, le « branle » en revanche secoue nos méninges, caresse notre curiosité et fait monter le suspens de cet article.

Dans le jargon de la marine, un « branle » est un hamac tel qu’on le retrouvait en quantité, accroché dans les entreponts des grands voiliers d’autrefois, pour que les marins puissent y dormir.


Pour l’anecdote, le mot « branle » utilisé pour désigner le hamac jusqu’au XVIIIe siècle provient de son mouvement oscillatoire entraîné par les balancements du navire lorsque celui-ci était en mer.

Lorsqu’on sait cela, on comprend plus aisément que quand le marin devait se préparer dans l’urgence au combat, il lui fallait libérer l’entrepont en décrochant, pour le poser au sol ou en « mettant à bas », son branle → d’où le « branle-bas ».
Comme tous les hommes faisaient de même simultanément, il s’ensuivait une certaine pagaille, notion qu’on retrouve encore dans notre « branle-bas de combat » d’aujourd’hui.

On peut noter que les hamacs servaient aussi de pare-éclats lors des affrontements, ils étaient plaqués à proximité des embrasures (les trous servant à pointer les canons).

Et si les hamacs dans les entreponts n’existent plus depuis longtemps, le « branle-bas » est toujours présent dans la marine, qu’il soit du matin ou du soir, pour désigner les préparatifs de l’équipage au moment du lever ou du coucher.

Pour aller un tantinet plus loin dans l’univers de cette terminologie, sachez encore ceci :

Mettre en branle = Donner l’impulsion initiale, mettre en action

Ebranler = Faire trembler, vibrer par un choc – Figuré = émouvoir, mettre en péril

Voilà, j’espère que vous avez passé un agréable moment de lecture pédagoludique.

Personnellement, cet exercice m’a épuisé, je vais donc aller m’installer dans mon hamac en essayant de ne pas trop m’agiter durant mon sommeil pour ne pas me retrouver branle-bas au réveil.

Au plaisir,

Ben West

9 réflexions sur “Branle-bas le combat !”

  1. Quel régal!!
    Recherche des mots employés, vivacité dans l’expression.
    Suis très heureuse de retrouver ton écriture !!
    En attente d’autres nouvelles, de récits et pourquoi pas…d’un livre.

    1. Coucou, merci pour ce joli commentaire plein d’entrain et d’attente…

      Le roman sera pour un peu plus tard, je vais déjà me refaire la main avec des nouvelles et des essais !

    2. Bonsoir Ben,

      Certains n’en ont sans doute rien à branler d’utiliser des expressions sans en connaître l’origine, ce qui n’est pas mon cas. Mais ce n’est pas de ce dernier qu’il s’agit (quoi qu’il m’est arrivé d’être mal compris losque je disais branler mes élèves qui n’étaient pas sages).

      Merci pour cette petite lecture bien agréable permettant de s’instruire et de se détendre, sur un hamac ou ailleurs.

      « BRANLE-BAS LE COMBAT! Je déconne… , no stress 😉  »

      Vincent

      1. Je vois que l’exercice te démange… Pourquoi ne pas t’y adonner un jour ou l’autre, mettre la main à la pâte.
        Par contre, je te conseille vivement un nom d’emprunt, c’est comme pour les super héros, un petit masque et tu n’es pas reconnu !

        A+, ici ou ailleurs !

  2. Aaahhhh, Je retrouve avec plaisir ta truculente façon d’écrire ! Merci Ben et félicitations !
    J’ignorais en effet l’origine de cette expression même si j’en ai fais l’usage maintes fois dans ma vie!
    J’apprécie aussi les illustrations pour soutenir ton propos. Elles sont parlantes et bienvenues!

    1. Coucou Joelle,

      Truculente, carrément ?!

      Oui, cette rubrique a vraiment pour vocation d’être instructive et humoristique à la fois, tant mieux si ça plait.

      Content aussi de savoir que les illustrations sont utiles.

  3. Merci Ben de nous instruire sans y paraître !
    Ça donne envie de retrouver ton style d’écriture dans une nouvelle sortie de ton imagination. A bon entendeur..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Retour en haut