La ballade des cons

Autant vous le dire, le premier réflexe d’un con serait certainement de penser qu’il y a une faute dans le titre. Pardon aux lecteurs qui se sont posés cette question, mais vous savez au moins à quelle catégorie vous appartenez. Rassurez-vous cependant, il y a pire que vous, car beaucoup pensent que ballade s’écrit toujours avec deux « L ». Si vous êtes visés par l’une de ces deux remarques, il est sans doute préférable que votre lecture s’arrête ici. Mais non, je plaisante bien sûr, c’est pour vous que j’ai couché le fruit de ma réflexion sur le papier, ne boudez donc pas mon plaisir et restez ! En revanche, je tiens à vous informer que si vous n’êtes pas friand de second degré et que vous avez l’âme sensible, la suite de ce récit risque, ou pas, de vous contrarier.

Ce doit être une sensation personnelle unique qui me concerne et inhérente à moi-même, mais je trouve qu’on assiste à une recrudescence de cons. Pas vous ? Ou serait-ce plutôt moi qui vit une crue des sens en rapport avec la crise de la quarantaine ? Je deviens peut-être un vieux réac adepte du « c’était mieux avant » … Ou alors, je supporte de moins en moins d’être remis en question et du coup je choisis la facilité : l’homme incompris de tous qui doit subir la bêtise de ses semblables au quotidien. Plausible, mais ce que je pense surtout, c’est que le con est beaucoup plus représenté qu’avant, j’y reviendrai. En tout cas, j’y suis plus sensible ces derniers temps et je m’amuse à observer le con en société, oserais-je même dire, cette société de cons.

Je vous livre donc quelques bribes d’analyse sorties de mon esprit torturé : le con est un être fascinant, il est capable de raconter n’importe quoi avec tellement d’aplomb qu’on pourrait parfois penser à un humour flegmatique. Pourtant, on déchante vite dès lors que le con est froissé et se fâche aux premiers rires de son audience. Ce qui est surprenant, c’est qu’à l’inverse, le con se croit drôle, et se braque, voire s’emporte si le bon mot qu’il tente ne provoque pas le moindre rictus sur les faciès interloqués du public présent. Car contrairement à ce qu’on pourrait penser, le con vexe, déforme les propos mais n’arrondit pas les angles, ce qui laisse son interlocuteur décontenancé.

« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait » Michel Audiard

D’une condescendance naturelle et historique, la remise en question du con se limite souvent à se demander pourquoi les autres ne le comprennent pas. Bien sûr, l’anticipation du con est toute relative puisqu’elle n’a qu’un seul but, satisfaire son ego de con. Oui, le con est fier ! D’ailleurs attendre d’un con qu’il soit visionnaire est aussi naïf que d’attendre d’un politicien qu’il soit honnête. Il suffit de compter le nombre de décisions prises à l’emporte-pièce par un con, sur une émotion, un coup de sang, au lieu de nourrir une réflexion et analyser quelle est l’option la meilleure pour tous. Chez le con, les actions sont prises dans l’instant, temporaires et contextuelles, guidées par le ressenti du moment, le long terme étant tout à fait absent de sa conception.

J’en profite pour mettre fin à une fausse idée reçue, une expression banale mais mensongère : « il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis ». Alors déjà, je connais des personnes intelligentes mais bornées qui campent souvent sur leur position. Mais surtout, chez le con, le changement d’avis permanent est une constante. L’entourage du con en souffre terriblement, car il ne sait jamais sur quel pied danser. L’explication de cette palinodie est généralement d’une loufoquerie sans précédent. Qui n’a pas dans son entourage des spécialistes du ‘je ne t’ai jamais dit ça’ alors qu’ils tiennent le discours inverse de la fois précédente. Evidemment, le con n’éprouvera aucune peine à infliger ce genre de comportement à autrui puisqu’il n’est pas apte à pratiquer la contrition.

« Le con ne perd jamais son temps, il perd celui des autres » Frederic Dard

A bien y regarder, il n’existe pas vraiment de degrés de connerie, cependant le statut du con peut avoir son importance. Prenez par exemple un con diplômé. Cet énergumène, fort de sa précieuse garantie estampillée se croit supérieur aux autres. Pourtant, il n’existe pas plus bel asservissement et polissage des facultés de l’homme que ce formatage grégaire résumé sur un bout de papier. De surcroit, il devient dangereux dans les mains d’un con, car maintenant qu’il est en possession de ce faire valoir lui assurant son adhésion au modèle communautaire, il risque d’obtenir un poste à responsabilité au sein d’une entreprise. Si les cons s’essaient à penser sur commande, sur simple demande hiérarchique, on court tout droit à la catastrophe. Si ajouté à cela, ils ont autorité sur d’autres cons, beh faut pas s’étonner que le monde tourne si mal, c’est de l’émulation conformiste.

Il y a pire que le con diplômé : le con titré, là c’est le pompon enfin le concon. Quand c’est du médecin, du directeur, de l’avocat, du professeur, du policier ou encore du ministre, tous aussi ramolli du citron qu’un œuf en gelée, que dépend le sort d’un patient, d’un employé, d’un accusé, d’un étudiant, d’un contrevenant ou encore d’un citoyen… Ce con spécifique devient tout de suite moins drôle. Car en plus d’être fier, ce style de con aime être flatté. C’est d’ailleurs le flatteur de con qui, évidemment, détient réellement le pouvoir. Et quand un con bien placé est manipulé par un homme aux intentions douteuses, le pire est à craindre car le con à tendance à lui donner sa confiance.

« Les cons aiment être flattés, les gens intelligents aiment être critiqués » Frédéric Beigbeder

Que dire alors d’un président con comme une huître ? Beh voyez vous-même avec le Rambo russe  ! C’est à force de corruption et de terreur qu’il finit par accéder à la présidence. Aujourd’hui, l’Otan est suspendu à son index, redoutant la pression du bouton nucléaire comme menace. Alors les bisounours des temps modernes pourront tenter de trouver un tas de raisons à ses agissements, un mégalomane sanguinaire, dictateur et misogyne est un con, dans toutes les cultures ! Voilà un bel exemple d’imposteur au pouvoir, rejoignant, ce qui n’est pas si évident au demeurant, le roi de l’eau de javel… Boucle d’or à la Maison-Blanche, il y a quelques années. En se penchant sur la question, vous trouverez même des similitudes quant à leur accession au pouvoir. Le monde en est réduit à élire des cons comme chefs d’états, puissants et influents, de quoi nous plonger dans la plus complète circonspection.

Mais d’où vient le con et comment se fait-il qu’il se duplique, se multiplie ? C’est une réelle question qu’on est en droit de se poser. Je ne peux pas croire que l’homme naisse con, je pense plutôt qu’il le devient. Il est même probable qu’il le soit par intermittence au début et qu’ensuite il bascule sur du définitif. Le modèle scolaire n’aide pas vraiment à l’émancipation intellectuelle, car là aussi on retrouve plusieurs catégories de cons rendant le concept de réussite abject. Comme les délibérations : théâtre de cons s’il y a bulle. Mais il arrive que l’éducation et la culture permettent au con pressenti d’échapper à son destin. Attention, la culture ne fait pas tout, il existe des cons cultivés, mais la connaissance sans les idées ou la réflexion, c’est un peu comme un brasero qui n’est plus rechargé en bois, il meurt à petit feu jusqu’à son extinction complète. Après les études, le con en devenir grandit et se retrouve entouré d’autres cons et il végète dans cet état avec complaisance.

« Il y a plusieurs façons d’être con, mais le con choisit toujours la pire ! » Frederic Dard

Pour aller encore plus loin dans le ‘qui se ressemble s’assemble’, essayez de suivre ce qui suit : si un con de base se fait embrigader par un con titré, lui-même manipulé par un flatteur de cons lui prétextant une fin heureuse en l’encourageant à l’ignominie, vous atteignez alors le summum de la bêtise. Abreuvé et convaincu d’absurdité, le con se transcende, ce n’est plus une caractéristique, c’est un état, une ligne de conduite, une hygiène de vie. Une fois atteint ce stade, c’est quasiment irréversible et les actes qui découlent d’un pareil fanatisme le sont également. Il devient un con communautaire et vit entouré de condisciples, ils font des dégâts dont ils ne mesurent plus l’ampleur au nom d’un dogme dénaturé. Ce genre de cons lobotomisés foisonnent en abondance aujourd’hui, agissant par conviction.

Mais le vrai problème est qu’aujourd’hui, le con est partout, après les chefs d’équipe, les chefs d’escadrille, les chefs d’état et les chefs religieux, voici le chef-d’œuvre : l’influenceur. Ce dernier est beaucoup plus insidieux, c’est la version 2.0 du con. Notre société est ultra connectée, ce qui permet une visibilité sans précédent à tous les cons de la terre. Avant, on devait simplement se farcir, de temps en temps, les commentaires débiles à la mi-temps d’un match de coupe du monde, mais au moins ensuite on pouvait regarder « bouillon de culture » en soirée. A notre époque, c’est plutôt couillon de culture, entre la téléréalité sur TF1 et la télé-absurdité sur C8, le choix est cornélien. Mais revenons à nos mous cons !

« Gardons-nous de donner la parole aux cons, ils ne veulent jamais la rendre » Philippe Bouvard

L’influenceur, vous savez, c’est le gars qui publie des vidéos pour vous expliquer la vie. Capable de défendre un travesti déguisé en arbre de Noël avec la floche qui dépasse sous la jupe, lorsqu’il se fait mettre dehors par un patron de brasserie à 9h00 du matin, alors qu’une famille de 3 enfants déjeune gentiment. Et enclin à s’insurger de l’irrespect d’une mère allaitante dans un parc, abasourdi par le sans-gêne de celle-ci à brandir son sein provocateur aux nez et à la barbe du premier passant venu pour, finalement, commettre comme seul délit, celui de nourrir son enfant le plus naturellement du monde. Cependant, l’aspect pervers de ce nouvel acteur sociétal, c’est que l’influenceur n’existe que grâce aux milliers de cons qui likent sa vidéo, consternant !

Autrefois, on pouvait décider d’écouter ou non un con, de l’instituteur frustré au curé concupiscent en passant par le journaliste corrompu et vénal, le tri était possible. Aujourd’hui ça l’est beaucoup moins, on trouve un vendeur de remorque bête comme un pneu qui partage la même tribune qu’un philosophe politologue reconnu, tout ça formaté pour notre smartphone, le petit tyran de poche. Dans l’absolu, ça paraît génial, mais n’y voyez aucune forme de démocratie participative, un seul objectif est recherché : le buzz. Faire le buzz, voilà le leitmotiv ultime de la sphère médiatique actuelle. Attention, le buzz n’est pas un scoop, ce n’est pas non plus une info intéressante ou même un fait divers mineur. Non, c’est le graal des cons !

Le but de cette quête est de réussir à obtenir un maximum de vues sur les réseaux sociaux avec le sujet le moins intéressant possible. Danser nu avec une plume entre les fesses, le mouvement en accéléré d’un chewing-gum qui fond, un faux chien qui parle, une pin-up qui vend l’eau de son bain, Obama qui pêche un brochet… Ou encore le fameux ‘#LaRobeEst©’ qui a déchiré la planète sur cette question tellement existentielle : cette robe est-elle bleue et noire ou blanche et dorée ? Enfin, des informations capitales et essentielles. Malheureusement, elles sont diffusées dans tellement de médias à toute heure du jour et de la nuit, colportées, transférées, retweetées par des stars, des peoples, des youtubeurs, qu’il faut vraiment être ermite pour ne pas être soumis à ce martelage intempestif. Voilà la raison pour laquelle j’y suis sans doute plus sensible, désormais, le con s’impose à nous constamment.

« Ce sont toujours les cons qui l’emportent, question de surnombre. » Frederic Dard

La liste d’exemples pour étayer mon propos est encore longue. J’aurais pu parler du con riche, celui qui se croit tout permis. Le con engagé, qui ne prêche que les idées de sa lubie du moment. Le con de 2m10 et 100kg, qui règle tout par la force. Le con au volant, qui pense que la route lui appartient. Le con accroc au cannabis qui finira sa vie trop tôt, victime de l’engrenage menant à l’overdose. Le con vaniteux, qui se retrouve tétraplégique parce qu’il a voulu prouver qu’il pouvait exécuter le saut de l’ange dans les Gorges du Verdon…  Mais si vous avez tenu le coup jusqu’à ce point de lecture, vous avez compris l’essence de ma réflexion. On devient con quand notre certitude de savoir supplante notre soif d’apprendre. Quand on déborde de soi et qu’il n’y a plus la place pour l’autre. Le con est souvent un individu qui pense que sa liberté peut empiéter sur celle d’autrui. Je réserve d’ailleurs tout un billet d’humeur, un essai cynique comme celui-ci à la liberté et ses dérives. Je ne vais donc pas m’auto-spoiler, ce serait contreproductif.

En conclusion, je dirai qu’elle est loin l’époque de l’idiot du village, on est passé du con de tous à tous des cons du même système. Ce qui est important, ce n’est pas ce qu’on sait mais plutôt de ce qu’on en fait. Comment utilise-t-on notre intelligence ? Au service de quoi, de qui la met-on ? On peut être limité intellectuellement mais être beau de cœur, d’esprit, agir avec bienveillance et intérêt pour l’autre, une belle personne. Et à l’inverse, être instruit, visionnaire, sagace et choisir l’ambition, la gloire, l’arrogance, l’intérêt personnel et la conquête sur son prochain. Je ne suis supérieur à personne mais j’ai cette envie irrépressible de partager ce que j’observe et de tenter, à mon niveau, d’éveiller les consciences ou susciter la réflexion. Une chose est sûre, il faut lutter contre la prolifération des cons et empêcher notre société de sombrer dans le chaos de la bêtise. Ça passe par l’éducation, les valeurs transmises, le sens critique, la culture… car nous avons encore une infime marge de manœuvre par rapport aux décisions qui nous sont dictées. Alors le con qui sommeille en moi aime penser que durant ses périodes d’éveil, de lucidité, il a le choix du con qu’il veut être. Et je préfère être un con sidéré, mais un con paré à toute éventualité plutôt que consentant et conquis par le changement de paradigme qui s’opère aujourd’hui de façon considérable.

« Méfiez-vous du con qui dort car il peut se réveiller à tout moment. » Ben West

8 réflexions sur “La ballade des cons”

  1. THIERRY DRIESSE

    A quand un essai consacré au(x) mouvement(s) du « politiquement correct » (au sens le plus large du terme) que des associations, organisations – de plus en plus nombreuses – tentent de promouvoir dans tous les
    domaines ?
    Jusqu’à solliciter l’interdiction de vente de tous les albums de Tintin (au nom de dessins et/ou phylactères xénophobes) ou la réécriture de milliers de romans (exemple : les « dix petits nègres » d’Agatha Christie devenant « les dix personnes ») ? Y aurait-il un vague rapport entre les « cons » et ceux qui veulent « laver plus blanc que blanc » et nous donner – en permanence – des leçons de morale et tenter de nous « culpabiliser » ?…..:-)

  2. Merci pour ton commentaire Thierry !

    Je suis content que tu réagisses de la sorte à cet essai, c’était le but recherché, susciter l’intérêt; l’indignation et surtout la réflexion.

    En effet, nous sommes de plus en plus confrontés à une espèce de lissage de notre patrimoine, l’ultra tolérance amène à l’absurde, au désuet, au vol des valeurs, des cultures… l’abject remplace la logique, la fatalité prend le pas sur la culture, le mutisme des foules est affolant et la translation de valeurs ancestrales vers un compromis aux teintes déboussolées pose question.

    Mais ne t’inquiète pas, je ne suis pas à mon dernier article pour dénoncer le phénomène.

  3. Merci Ben,
    Un peu piquant quand même 🙂
    Je serais heureux de lire une de tes pensée sur la « perte de temps », ce qui m’a interpellé sur la citation de Frederic Dard.

    1. Merci pour ton message Jo,

      Piquant, oui peut-être, mais malheureusement c’est un constat, certes avec mes lunettes, mais celles-ci ont souvent un prisme large, non ?

      Et puis le piquant, c’est aussi ce qui relève un plat, faut-il accepter une vie sans saveur ? Je préfère doser les épices moi-meme et veiller à la qualité des produits avant d’avaler n’importe quoi.

      Après le style, c’est comme en cuisine, il y en a pour tous les goûts mon ami ! 😉

  4. Piquant, savoureux, tantôt joyeux, tantôt sérieux.
    J’aime la finesse des jeux de mots, des tournures de phrases.
    J’ai pris beaucoup de plaisir à te lire car quand tu nous embarques…on ne connait jamais la destination.
    Merci beaucoup pour cette balade.

    1. Merci madame Barbieux,

      Notre filiation n’altère en rien les propos encenseurs de ton commentaire évidemment.

      Je m’efforce d’être drôle malgré mon naturel morne et solennel.
      Et il est vrai que les jeux de mots et la lecture multi-niveaux sortiront probablement de ma plume à jamais je pense.

  5. Ho my gode,

    J’ai été grugé! Mais quel con ai-je été de croire qu’on parlerait de ces cons là ? Le plaisir de ma langue sans doute! Je m’imaginais déjà me balader de manière paisible, à la fraîche, dans mon jardin d’Eden. Celui dans lequel, par hasard, je rencontrerais une multitudes de cons avec lesquels je ferais le choix de partager ou non du bon temps. J’étais déjà tout excité à l’idée de me pendre aux lèvres de ceux avec qui j’aurais le plus d’affinité.

    Et puis, je me suis surpris à faire preuve de beaucoup de souplesse. En effet, après quelques minutes douloureuses à devoir ronger mon frein, j’ai décidé de poursuivre la lecture. Choix judicieux car je dois bien avouer avoir pris beaucoup de plaisir!

    Merci pour ces quelques paragraphes et au plaisir, encore et toujours, de te lire, de t’écouter et surtout d’échanger…nos points de vue bien évidemment!

    1. Vincent,

      Je me demandais lequel de mes lecteurs aurait l’esprit suffisamment retors et égrillard pour faire ce parallèle licencieux envers la forme vieillie et tombée en désuétude de ce terme.
      Je ne suis pas surpris qu’il ait fallu ce texte pour te tendre la perche…

      Merci pour ce commentaire ou je reconnais ta verve trempée de grivoiserie mais aussi pour ton partage du plaisir pris à lecture de ce texte.

      Ce type de pamphlet permet de ne pas subir les règles abondantes et parfois douloureuses imposées par d’autres formats, je réitérerai.

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